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venerdì 29 marzo 2013

La parole comme forgeuse de matière, un spectacle à travailler par le public




"Je vous en conjure, mes frères, restez fidèles à la Terre"
F. Nietzsche


Chanter et forger la création, d'un coup les deux instincts créateurs de l'homme prennent forme. Être créateur des créations, façon humaine de se sentir vivant. Homme et dieu au même temps.

Elles suffiront ces brèves lignes pour rentrer dans le cœur de la soirée proposée par James Fontaine, poète, Thémo Benacer, sculptrice et par les musiciens Nell Sin et Thomas Stabile. Les artistes, dans le cadre du Printemps des Poètes, ont élaboré, à la Fondation Carzou de Manosque, un spectacle où les paroles étaient mises en musique et inspiraient la savante main de la sculptrice Benacer. Au fil de la narration poétique, leur capacité, à l'unisson, à exprimer les formes de leur puissance créatrice a retenu ainsi toute l'attention du public. Tour à tour et simultanément les vers, les notes de musiques et la terre glaise se sont épousés, pendant cette soirée, pour donner lieu à à un corps, un corps unique. Chaque parole composant un poème, chaque note jouée et chaque partie de matière à modeler, contribuait ainsi à la création extérieure, but sensoriel du faire art.

Mais, bien sûr, une œuvre d'art atteint son objectif d'être quand elle renaît dans le spectateur, marquée par son vécu. L’œil, l’ouï, l'esprit du public, sans arrêt stimulé, contribuait chacun à cette renaissance, but de toute manifestation réellement artistique.
Le public était partie intégrante de la scène, il faisait le spectacle, ou mieux, il générait en lui-même sa propre œuvre.
Le but de l'art est celui de proposer des émotions à travailler, et les artistes, ont restitué ce sens au faire artistique. Ils ont proposé des idées à travailler, ils ont donné des sensations à interpréter et à faire renaître. Le public, captivé, a joué son rôle, en suivant ses impressions, rythmé par les paroles, par le son...et voilà, la matière a pris une nouvelle forme.

Les vers de James Fontaine, toujours calés en raison d'une poétique essentielle, pauvre, comme simple et pur est le premier regard d'un homme étonné de la vie, ont résonné comme des mots d'ordres. Ces derniers conduisaient le public, accompagné de la main de la sculptrice et de la voix des instruments, vers une réflexion sur la valeur de la matérialité de la parole, sur sa puissance créatrice, parfois oubliée dans la société du parler sans rien dire.
Ce spectacle, ou bien cet acte théâtral, a gagné son pari: le mot comme raison d'agir et comme l'écrit Fontaine le "geste comme argument", ont repris, pour une soirée, leur place.

Marco Caccavo  

La version en italien va bientôt paraître sur ce site.



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