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venerdì 27 giugno 2014

Texte critique pour l'artiste Aléos, expo chez la Galerie Regard contemporain. Aix en Provence

« Le symbole est toujours un pont qui relie le visible
à l'invisible et les amène l'un dans l'autre »

P. Evdokimov


Aléos est artiste de la couleur-matière qui transcende le domaine du sensoriel pour se nourrir de lumière, émanation de la divinité. Dans ses œuvres, la lumière possède et anime, en créant des formes et des figures vivantes, gravées par une traînée de claire intuition. Les couleurs, comme le rouge, teinte de l'amour divin, ou comme le jaune, union de l'âme humaine et de celle surnaturelle, se donnent dans un continuum : du plus clair, du plus sombre, ce ne sont pas, dans la toile, uniquement deux couleurs, mais ce sont deux couleurs plus ou moins réveillées par la lumière. D'ailleurs, le sacre est une constante dans le travail d'Aléos, ici la lumière glisse sur les corps en réveillant le mystère de la vie, ce secret recherché et emprisonné dans la matière non lumineuse, sorte d'émanation de tradition néoplatonique. Mais Aléos est aussi créateur de la révélation, c'est-à-dire qu'il concentre le sens dans le symbole, dans l’icône de la vie. Il arrive parfois de retrouver dans ses œuvres des poupées Ashanti, fertility dools portées par les femmes africaines pour favoriser la grossesse et assurer la vigueur du naissant, elles, qui catalysent la force primordiale de la vie. L'artiste est charmé par le surnaturel, ses corps sont influencés par l'art de Giacometti et ses visages par celui de Modigliani, deux des artistes de la génération attirés par l'art africain, cet art de la quête de l'invisible, de la volonté de maîtriser les forces qui agitent le monde hors de nous et le cosmos chaotique en nous. Sentir et maîtriser l'inconnu, en utilisant le symbole, le mythe comme moyen de recherche, comme alphabet mystique formé des lettres entre matière et lumière. D'ailleurs, même Aléos est le nom d'un personnage mythologique, d'un personnage entre ciel et terre, à cheval entre le visible et l'invisible. Et l'art est la clé pour comprendre le magique. Comme s'exclamait Picasso au sujet de l'art africain : c'était quelque chose qui s'érigeait contre les esprits inconnus et menaçants. L'art devient un moyen, une sorte de gouvernail qui essaye de diriger le combat mené par tous les êtres humains contre la métaphysique, sans distinction de religion ou de culture. En fait, chez Aléos on retrouve de l'art africain mais aussi des traits de corps qui semblent être issus de l'art pariétal paléochrétienne. Aléos, on l'a dit, est un artiste charmé par l'exploration de l'inconnu, de ce grand monde qui est aussi au dessus de nos yeux humains. Voici ses dernières œuvres en bleu, couleur de l’himation, châle du Christ Pantokrator, symbole de l'ineffable transcendance divine, sorte de représentation interplanétaire de notre système solaire où les planètes s’appellent Venus, Mercure, Jupiter, projection astrale des nos impulsions inexplicables.
L'art, comme celui d'Aléos, permet, sinon de comprendre in toto l'ineffable, au moins d'en effleurer ses poussières d'étoiles.












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