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mercoledì 16 luglio 2014

Texte critique pour l'exposition de Shi Hai, Galerie I Ricaldi, Forcalquier



J'ai rêvé d'un corps,
sans regard et sans parole,
tracé par des lignes sinueuses,
 
comme le cours d'un fleuve
qui serpente,
anonyme et discret,
 
en arpentant les anfractuosités
de mes pulsions



Des sculptures et des dessins au trait sinueux, synoptique, qui enfante des corps possibles, comme des fuites delueziennes à la réalité matérielle du toucher et de la vue.
Shi Hai hachure la femme, mais peu importe le sexe des rêves, à laquelle on songe et qui engendre celles qu'on effleure dans notre vie.
Son œuvre, ce n'est pas du dessin, ceci, c'est du destin.
C'est l'humain destin du dépassement du corps quotidien qui amène l'homme à la recherche d'un corps idéal et immatériel, matrice transcendante, idée platonique laissé aux soins du Demiurge de notre rêverie.
Et c'est en rêvant que tout artiste crée. Les sens de ce dernier, son cerveau, hantés par le vécu du quotidien, ne retiennent pas les yeux, la bouche et non plus les brillantes couleurs naturelles du jour. Englouti dans le train-train du jour, trop de sensations à la fois pour une âme sensible, toutes les figures se ressemblent, le monde court trop rapide pour s’apercevoir des différences des cœurs.
Au soir, quand les pulsions refoulées se déchaînent  et la pensée, dans sa solitude, questionne elle-même, l'âme, dans son petit coin à elle, réchauffée par le bout de bois de la sensation et par la couverture rationnelle toujours trop courte, serre une poignée d'émotions et les jette sur papier, refuge parlant de son cœur.
Les œuvres de Shi Hai narrent du masculin qui cherche le féminin, ou aussi de son contraire, au-delà de la femme, au-delà de l'homme. Ils nous confient la quête du différent qui s'imagine et qui se trouve jamais. Heureuse quête du néant!
À ces hautes latitudes de l'esprit, la rêverie se confond, se mêle, avec la pulsion indiscrète de la contemplation, bien loin de la possession. Le corps du jour n'a rien à voir avec la légèreté de la nuit.
Il ne s'agit  pas d'un art érotique. L’érotisme, c'est le plus ajouté au corps en vue d'impulsion d'appropriation.  Shi Hai questionne son ressenti et sa main trace les frontières corporelles de son rêve intérieur, la chair, son appétit, ce n'est qu'une fenêtre à demi fermée qui nous montre des éclairs de spiritualité.
Ceci sont des corps rêvés , crées dans leur explosion, dépassant le trait qui contourne des souvenirs réels. L'acte d'artiste est expression de son regard intérieur.

On dépasse Egon Schiele, l’impressionnisme de ce dernier, ses yeux, ses visages, devient, en Shi Hai, finalement corps, bas, main. Des dessins, des sculptures, ce ne sont que corps fluides, ouverts, à la rêverie.

Marco Caccavo

2014














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